AUTEUR / FRANZ XAVER KROETZ
MISE EN SCÈNE / JULIE LOUART / MATHIEU LOURDEL
DISTRIBUTION / FRANCK BOSS / CATHERINE SURGET / HUBERT GARIN / JULIE LOUART / MATHIEU LOURDEL / DAMIEN TOUBAL /JULIETTE QUENTIN /MAUD MARTINEZ / FABIO GAUDINHO
Véritable œuvre tragique contemporaine, cette pièce aborde sans détour la cruauté de la société actuelle, l’impact moral et physique que cela peut entraîner sur certaines personnes. Au centre des événements, il y a deux jeunes, qui cherchent à sortir de leur campagne originelle dans laquelle ils étouffent, pour connaître la réussite et le bonheur dans la ville. Mais les obstacles surgissent de toute part et la cité recrachera ces deux protagonistes, ne leur laissant comme issue qu’un retour tragique à leur terre d’origine.
Kroetz y évoque de nombreux thèmes, dont le plus percutant, pour nous, est l’anonymat. « Le destin de réfugiés comme il en existe par millions et qui pourtant n’apparaissent dans aucune statistique sur les émigrés parce qu’ils ne franchissent pas les frontières du pays, mais leurs propres frontières. ». Cette phrase fait écho à notre vision de tout ces anonymes, croisés inlassablement dans le métro, au détour d’un rue, à qui nous n’offrons même pas un regard. Mais nous y évoquons aussi notre place, à nous, jeunes comédiens, dans la société actuelle.
Il n’était pas question de calquer cet aspect abrupt des choses mais de la sublimer avec une solide mise en scène, et la présence de différents arts : danse, chant, et vidéo. Ces atouts ne sont pas de simples effets de scène. Ils rythment, servent véritablement le jeu des comédiens et l’action, certains passage de la pièce se jouant en interaction, ainsi la vidéo et le jeu scénique.
Pour mettre d’avantage en avant l’aspect résolument tragique de Terres Mortes, nous avons intégré un chœur à notre mise en scène.
Il incarne « le pays », la terre d’origine des deux protagonistes. Véritable « chœur de terre » il s’oppose avec les ouvriers, ces fourmis des villes, chargés des changements de décor qui agissent de façon mécanique, robotique.
Cette distance que nous avons prise par rapport au texte brut de l’auteur était nécessaire afin de ne pas enfermer le spectateur dans une simple démonstration des misères du monde, mais bien au contraire qu’il soit à même de s’interroger, rêver, prendre position par rapport à la pièce.
Nous ne souhaitons pas détailler toutes nos idées dans ce dossier car nous cherchons à garder une part de mystère sur cette pièce. Nous désirons jouer sur l’idée que le spectateur doit être surpris et entièrement immergé dans l’univers que nous avons crée.